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Répartir les parts entre associés : tout sauf un 50/50 !

Vous  pensez que répartir les parts entre associés de façon égale est ce qu’il y a de plus juste ? Redescendez sur terre ! L’isoparité est tout sauf juste. Et en plus, elle vous garantit des frustrations… et un beau bordel à l’arrivée !

 

9 entrepreneurs sur 10 s’associent sur base d’un 50/50, ou 25/25/25/25, ou 33,33/33,33/33,33 (1)… Bref, c’est ce qu’on appelle le « principe d’isoparité » : on met tous les associés sur le même pied d’égalité et chacun possède un nombre strictement égal de parts dans la société.

Tous pensent la même chose : « C’est plus juste ainsi ».

Mais dites-moi :

Comment une voiture peut-elle aller tout droit quand il y a deux conducteurs et que l’un tire le volant vers la gauche et l’autre vers la droite ?

 

(1) Quand je dis « la plupart des entrepreneurs », ça concerne en fait plus de 90% des équipes fondatrices composées de deux personnes, et plus de 87% des équipes de quatre personnes, d’après Carl-Alexandre Robyn dans son livre sur les start-up !

 

Pourquoi s’associer à parts égales n’est pas une bonne idée ?

2 personnes sur des blocs identiques devant un mur pour signifier que l'égalité n'est pas la bonne pratique dans une répartition des parts selon un 50/50
L'égalité : chacun a le même bloc. On ne tient pas compte de la taille de chacun. Résultat : seul un des deux voit au-dessus du mur

« Nous avons créé cette société ensemble. Nous sommes associés. Il est donc normal de répartir les parts sociales de manière égale (chacun le même nombre) ».

Ce discours, je l’entends souvent… Au départ, on pense que pour être loyale, c’est le meilleur choix.

Oui, quand un 50/50 fonctionne, c’est génial. Mais quand ça plante, ça tourne en bras de fer. Et vous savez quoi ? Ça plante plus souvent que ça ne marche !

 

La loyauté à tout prix n’engendre que des frustrations 

 

Alors, qu’est-ce qui cloche avec le système de partage à parts égales ?

Il ne tient tout simplement pas compte de la réalité. C’est-à-dire ni du type, ni du degré de contribution de chaque associé dans la répartition des parts. Et en particulier, il ne tient pas compte des contributions non financières.

Résultat des courses : petit à petit (parfois très vite, parfois plus lentement mais sûrement..), les frustrations vont gangréner le beau mariage qu’était censée être votre association. Cette absence d’équité va  conduire à un sentiment d’injustice croissant, des conflits, des affrontements sur de nombreux points, voire le blocage de la boîte (forcément si chacun a son mot à dire à part égale dans les décisions !)… Et tout au bout : le clash (une faillite dans 65% des cas !).

Ça vous parle ?

 

Quand chaque décision devient un problème…

 

En fait, le quotidien d’associés à 50/50 qui ne s’entendent plus peut vite devenir un enfer quotidien et ce, que la décision à prendre soit importante ou plus anecdotique :

 

? Recrutements ou licenciements: vous licenciez un membre du personnel, votre associé le réengage. Ou vous embauchez une personne qui ne plaît pas à votre associé. Ou bien votre associé foireux a engagé trois personnes tout aussi foireuses que lui et vous n’avez rien pu faire… Bref, l’enfer !

? Marges : l’autre accepte un projet d’une rentabilité de 10% alors que vous fonctionnez avec une rentabilité de 30%. « Petit projet, grosse marge » ou « Gros projet, petite marge » ?

? Gestion de l’argent: vous voulez acheter le meilleur Mac pour créer de super vidéos, votre associé n’en veut pas. L’un veut utiliser un logiciel en version gratuite alors que l’autre voudrait une version plus poussée, et donc payante. La galère pour vous mettre d’accord !

? Dividendes: 100.000 euros à distribuer… On fait quoi ? Vous voulez tout réinvestir pour développer la boite tandis que votre associé préfère en profiter pour assurer son train de vie… En savoir plus sur la distribution de dividendes

 

Faites comme 1 personne sur 10 : choisissez l’équité plutôt que l’égalité

2 personnes sur des blocs adaptés à leur taille devant un mur pour signifier que l'équité est la bonne pratique dans la répartition des parts entre associés
L'équité : chacun a un bloc adapté à sa taille. Résultat : tout le monde voit au-dessus du mur

C’est-à-dire ne pas s’associer à parts égales, ok ! Mais ne pas non plus opter pour une répartition uniquement basée sur les apports financiers (deuxième erreur à ne pas commettre !)

Si vous voulez vraiment que la répartition soit juste, alors tenez compte de la contribution réelle de chacun dans la réussite de l’entreprise.

Je parle ici des contributions non financières.

Chaque type de contribution doit être défini et valorisé en accord avec tous les associés (pour ce dernier point, mieux vaut vous faire aider par un expert du chiffre). Puis partager les parts en fonction des valorisations obtenues par chacun des associés.

 

Pensez donc à vous poser ces questions avant de vous répartir les parts

 

❓Qui a eu l’idée ? (notion de « propriété intellectuelle »)

❓Quel temps de travail chacun passe dans l’entreprise ? (notion de « sweat equity » ou « capital sueur »)

❓Qui apporte le réseau ?

❓A qui appartiennent les locaux ?

❓A qui appartiennent les équipements ?

 

Au fait, quel est le partage idéal des parts ?

 

Premier principe : il faut que l’un des deux associés soit majoritaire. En général, c’est celui ou celle qui apporte l’idée, le réseau et le cash.

En tout cas, on ne descend pas en-dessous de 50,01% ! Vous pouvez choisir un 51/49. Mais idéalement, ce serait au minimum un 75/25 pour éviter une minorité de blocage.

? Vérifiez à quel pourcentage s’élève cette minorité de blocage dans votre pays. En Belgique, un actionnaire peut bloquer la vie d’une entreprise – et donc pourrir celle des autres associés – dès 25,01% des parts !

 

« Et si malgré tout, après l’exercice de valorisation, nous arrivons quand même à un 50/50 ? »

Alors un conseil : prenez une personne externe et partez sur une répartition 45/45/10 ou 49/49/2. Attention : il faut que ce troisième associé soit le plus neutre possible pour pouvoir trancher en toute objectivité et indépendance en cas de désaccord. Cette personne devra surtout veiller à la bonne continuité de la société. Je suis certain que des entrepreneurs retraités, par exemple, ne demanderaient pas mieux qu’on les sollicite pour jouer ce rôle.

 

En bref…

 

Imaginez un peu comment les choses auraient tourné pour Mark Zuckerberg s’il avait divisé à parts égales le capital initial de Facebook avec ses deux associés, au lieu de 65% pour lui, 30% et 5% pour les deux autres ?! Facebook ne lui appartiendrait certainement plus à l’heure qu’il est…

 

Réfléchissez à deux fois avant de vous dire « on-se-lance-dans-l’aventure-à-parts-égales-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire » !

Alors une petite piqûre de rappel ne fait pas de tort :

✅ Avant de répartir les parts entre les associés, valorisez de manière objective les contributions financières et non financières de chacun.

✅ Répartissez ensuite les parts sociales de l’entreprise en fonction de cette valorisation.

✅ La répartition doit être tout sauf un 50/50 !

✅ Si possible, tenez compte de la minorité de blocage dans votre pays.

✅ Et laissez le monde des Bisounours aux autres 😉

 

 

Voilà c’est tout pour cet article ❤️

Pour rappel, mon objectif est de vous transmettre ce que mes clients ont vécu et ce que j’aurais aimé savoir pour mieux m’associer. Ce ne sont pas des conseils juridiques.

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